Tournez Manège! (La mise en scène de la rencontre)


Festival de cinéma du réelQuatre jours et six films qui interrogent la notion de rencontre dans le cinéma du réel. Ou comment un réalisateur s’appuie sur un personnage - qu’il soit réel, fabriqué, historique, romancé, jamais rencontré ou fantasmé - pour raconter une histoire. Nous vous invitons à découvrir un son et lumière en Beauce, à suivre les affres du journalisme politique en Israël, à partager le quotidien d’un centre pour autistes, et d’autres histoires détonantes encore, à travers des personnes réelles devenues devant nos yeux, personnages de film.

Mardi 24 Mai
- BASSIDJI de Mehran TAMADON [ FRANCE / 2009 / Couleur / 35mm / 114']

Mercredi 25 Mai
- TECHNIQUEMENT SI SIMPLE de René Vautier [FRANCE / 1971 / N&b / Beta Sp / 15’]
- JULIEN de Gaël Lépingle [FRANCE / 2010 / Couleur / MiniDV /80']

Jeudi 26 Mai
- AN INJURY TO ONE de Travis Wilkerson
[ETATS-UNIS / 2002 / dvd / 53']
- L'ORDRE de Jean Daniel Pollet [FRANCE / 1973 / 35mm / 44']

Vendredi 27 Mai
- THE BALLAD OF GENESIS & LADY JAYE de Marie Losier
[ETATS-UNIS / 2010 / Couleur / dvd / 72']
- EINE RUHIGE JACKE de Ramòn Giger [SUISSE / 2010 / Couleur / 35mm / 74’] 




Ixe (France)


CinémaDe Lionel Soukaz [1981, 35mm, coul, 48 minutes].

«Ce film qui est une série ininterrompue de flashes, de spots, sur un fond musical souvent violent, et qui s’achève par un long ricanement fort pénible. Il est apparu à la Commission comme une provocation et une agression systématiques. La multiplication des flashes souvent difficilement compréhensibles, peut en outre être à l’origine d’effets tout à fait imprévisibles au niveau inconscient » C’est ainsi que, en l’an de grâce 1981, la commission de censure exprimait son insondable malaise suite à la vision de Ixe.

Doté d’un montage halluciné rythmé par des morceaux électro-pop, ce pamphlet homosexuel dans lequel des images (fellation, shoot d’héro, le pape, scènes de sodomie...) s’entrechoquent, construisant une critique cinglante et magnifique des valeurs morales oppressantes à toutes les époques. Lionel Soukaz nous livre un chant à la fois d’amour et de mort et filme dans un même mouvement, la beauté de ces jeunes corps et leur probable destruction sous l’effet de l’héroïne.

THE GUTE NACHT TOUR 2010 (en Bretagne)

The Passing / Mort à Vignole (Etats-Unis / Belgique)


CinémaThe Passing de Bill Viola [Etats-Unis, 1991, vidéo, 54’].

OEuvre enivrante, d’une beauté saisissante, The Passing est une méditation sur le passage des générations, le cycle de la naissance et de la mort dans une famille. Par ses images nocturnes en noir et blanc ainsi que sous-marines, Bill Viola nous emmène dans un monde crépusculaire planant au-dessus des frontières de la perception et de la conscience humaine ; entre rêve et cauchemar, entre sommeil et drame du réveil.

Mort à Vignole d’Olivier Smolders [Belgique, 1998, 35mm projeté en dvd, 25’]

À l’occasion d’un film de famille tourné à Venise, Olivier Smolders interroge la façon dont les images familiales interviennent dans les histoires d’amour et de mort. Prendre une image d’un être cher, est-ce déjà accepter l’idée de sa disparition ?


Life Without Death (Canada,)


CinémaDe Frank Cole [1998, 35mm, couleur, 83 minutes].

Un film ovni, hors normes, à la mesure du délire de son réalisateur. Une errance solitaire sur un chameau en plein Sahara, de la Mauritanie à la mer Rouge, un voyage de 7100 kms et 11 mois aussi physique que métaphysique. Le cinéaste suite à la mort traumatisante de son grandpère a décidé de défier la mort, de la provoquer en personne.

Cole filme admirablement ce voyage intérieur écrasé par les rayons du soleil brûlant, enlisé dans le sable épais. Un pari insensé et absurde, une expérience des limites, où la victoire de Cole sur la mort n’est en fin de compte que de l’autodestruction..




Magazine #9


Cinéma
Magazine est l’occasion de réunir une programmation de cinéma, complètement hétéroclite et en toute subjectivité, des films qu’on aime, des films récents ou vieux, qu’on a vu ou pas, mais qu’on veut partager ensemble... Cinéma expérimental, cinéma du réel et pop corn. À Gute Nacht!, on est 7 : chacun d’entre nous a donc choisi 1 film.

- Un chant d’amour de Jean Genet [France / 1950 / 35mm / n&b / 25’00]
- Achilles de Barry Purves [Royaume Uni / 1995 / dvd / coul / 12’00]
- N’entre pas sans violence dans la nuit de Sylvain George [France / 2007 / dvd /n&b / 20’00]
- Zillertal de Jürgen Reble [Allemagne / 1991 / 16mm / coul / sonore / 11’ 00]
- Suburbs of the void de Thomas Köner [Allemagne / 2004 / Mini DV / coul / sonore / 13’ 00]
- La plage de Patrick Bokanowski [France / 1991 / 35mm / coul / sonore / 14’ 00]
- Dix jours pour un jour de Djamila Daddi-Addoun [France / 2010 / dvd / coul / 7’30] + film surprise !

Monsieur Zwilling & Madame Zuckermann (Allemagne)


Cinéma
de Volker Koepp [1999, 35mm, couleur, 120’]

Mr. Zwilling, 70 ans, mélancolique et éternel pessimiste, et Rosa Zuckermann, jeune femme de 90 ans pleine d’énergie, sont les derniers juifs nés dans le vieux Czernovitz (Ukraine), derniers rescapés de la Shoah. Construisant son film autour du dialogue entre le pessimiste et l’optimiste, Voker Koepp nous livre un documentaire drôle et fin sur ce qui fonde l’identité d’un individu, l’identité d’une culture et la manière de la transmettre.


Film ist (7-12) (Autriche)


Cinéma
de Gustav Deutsch (2002 / 35 mm / coul-n&b / sonore / 93’)

Film ist. (7-12) revient sur les origines du septième art en six chapitres pour six grands thèmes et formes développés par le cinéma muet. Rapprochant des extraits de films qui n’ont rien à voir entre eux par des effets de montage et de répétition, les distordant à l’aide de ralentis et d’accélérés, Gustav Deutsch manipule le corps filmique et brise le fil du récit pour lui donner un sens nouveau qui souligne l’inventivité et le pouvoir de fascination d’images fondatrices. Six “tableaux-films”: Film ist “comique”, “magie”, “conquête”, “écriture et langage”, “sentiments et passion”, “mémoire et document”. 


Film ist (1-6) (Autriche)


Cinéma
de Gustav Deutsch (1998, 16 mm, coul-n&b, sonore, 60’) Le cinéma c’est, d’après Gustav Deutsch, une quantité incalculable de choses ; aussi en 1998 commence-t-il un inventaire dont il sait qu’il sera toujours incomplet. En deux soirées, nous vous présentons les douze premiers chapitres de ce travail en cours qui nous racontent que le cinéma est une technologie, une machine de perception, un art de l’illusion, un clin d’œil, de la magie... Chacune des soirées est autonome, et peut-être vue sans l’autre, mais en faisant l’expérience des deux soirs, vous ne verrez plus le cinéma du même œil.

Film ist (1-6) est presque exclusivement composé de séquences extraites de films scientifiques montrant des animaux, des phénomènes naturels, des expériences physiques filmées en laboratoire etc. Sorties de leur contexte scientifique et délivrées de toute perspective didactique, les images, dans le montage sensible qu’en fait Gustav Deutsch, dévoilent tout leur pouvoir de fascination. On y ressent non seulement la politique, mais aussi la poésie particulière du genre “film scientifique” qui se sert fréquemment des moyens conceptuels expérimentaux. 

Jan Svankmajer en courts (République Tchèque)


Cinéma
Entre poésie et barbarie, les films d’animation de Jan Svankmajer nous confrontent à la banalité de la vie quotidienne en la transformant en féerie, mais en féerie inquiétante. Et cette perception surréaliste et sarcastique du monde provoque chez le spectateur une jubilation sans égale. Quoi de plus délicieux que de voir s’animer des crânes d’animaux, des langues de boeuf et de la pâte à modeler. La matière est mise à rude épreuve, les corps sont démantelés, les objets quotidiens sont pris à contre-emploi. Ainsi nait sous ses doigts un monde fantastique où l’angoisse – enfantine ? – n’est jamais loin sans être effrayante, où les personnages ne sont ni bons ni méchants mais mi-anges mi-démons... Comme disait Milos Forman : “Buñuel plus Disney égal Svankmajer.”

Le bonheur (URSS)


Cinéma
d’Alexandre Medvedkine (1934, 35 mm, n&b, 63’) “Le Bonheur” commence par cet avant-propos : “Le bonheur - ou l’histoire de l’infortuné Khmyr / de sa femme-cheval Anna / de son opulent voisin Foka / et aussi du pope, de la bonne sœur, et autres épouvantails – dédié au dernier kolkhozien fainéant.” Khmyr le gringalet et sa grande et forte femme forment un couple incroyable autour duquel gravitent des images aussi inventives que savoureuses. Ainsi , Le Bonheur est pendant une heure, une successio d’idées toutes plus folles les unes que les autres. Ce petit bijou chaplinesque de 1934, interdit peu après sa sortie par la censure soviétique, fut redécouvert par Chris Marker dans les années soixante (les fameux groupes Medvedkine de Sochaux et Besançon).

Version sonore de Chris Marker & musique de Modeste Moussorgsky


Il s’agit de ne pas se rendre (France)


Projection & discussion proposées par la CNT
de Naïma Bouferkas et Nicolas Potin (2008, DVCam, Couleur, 66’) Printemps 2006, Toulouse. La rue déborde. Grèves, cortèges monstres, occupations et blocages. Le décor est planté, c’est le mouvement “anti-CPE”. Deux mois de routine brisée, c’est peu, mais ça laisse du temps pour discuter, s’organiser, se confronter. Savoir terminer une grève ? Ne pas se rendre.

Discussion en présence de la réalisatrice. 


Below Sea Level


CinémaDe Gianfranco Rosi (États-Unis, 2008, 35 mm projeté en Beta-sp, vost, 115’)
Slab City, au seuil du désert californien, est un vaste camp de caravanes, de mobilhome, d’autobus déglingués, et de quelques cabanes, à proximité d’un centre de tirs aériens. Dans ce lieu improbable vivent sans eau ni électricité, sans police ni gouvernement, des hommes et des femmes qui ont tourné le dos à la société et qui veulent qu’on les laisse tranquilles. Ils n’y sont pas venus en quête d’un autre monde, mais du désert lui-même.
La solitude est le terme de leur voyage. “Below sea level” est un film choral où les histoires se croisent et s’entrecroisent et nous emportent ; un film qui tient à la finesse et à la profondeur des liens que le cinéaste a lentement tissé avec les habitants de Slab City.

Autoproduit, tourné en 35 mm, sans équipe, pendant trois ans… ce film, d’une construction classique, réussit à capter la beauté et l’extravagance de ces êtres échoués là.

Magazine #8


CinémaMagazine est l’occasion de réunir une programmation de cinéma, complètement hétéroclite et en toute subjectivité, des films qu’on aime, des films récents ou vieux, qu’on a vu ou pas, mais qu’on veux partager ensemble… Cinéma expérimental, cinéma du réel pour un voyage dans les grandes capitales du monde : Hong-kong, Paris, New York, Shanghaï et Foix.
Ainsi pour cette huitième tentative, une ville de New-York fantomatique filmée avec une caméra sténopée, un documentaire sur les déambulations d’ados à La Courneuve, le passage hallucinant des avions au milieu d’Hong-Kong, un film insolite et déraillé de Luc Moullet sur Foix, une balade dans le métro new-yorkais sur une musique de Duke Ellington par DA. Pennebaker et enfin un plan séquence des illuminations publicitaires de Shanghaï par Akerman.

     -
Daybreak Express de D.A. Pennebaker (États-unis, 1953, 16 mm, 5’)
     - Foix de Luc Moullet (France, 1994, 16 mm couleur, 13’)
     - Hong-Kong (HKG) de Gerard Holthuis (Autriche, 1999, 35 mm, 13’)
     - Sur la piste de Julien Samani (France, 2006, 35 mm, 32’)
     - New York zero zero de J. Schlomoff (France, 2006, 35 mm, 21’)
     - Tombée de nuit sur Shanghaï de Chantal Akerman (France, 2008, vidéo, 15’)

Description d'une île (R.F.A.)


CinémaDe Rudolf Thome et Cynthia Beat ( RFA / 1978 / 3h12 / 16mm)
Comme "Tabou" de Murnau ou "Milestones" de Kramer, "Description d'une île" est un film unique, essentiel à la magie du cinéma sans qu'on puisse dire exactement en quoi, sinon qu'il joue sur une progression amnésique du spectateur. Car, avant d'être un film ethnologique, c'est un film mystérieux dont on sort en se posant mille questions, bien incapable de raconter d'un seul tenant ce qu'on a vu.
Et pourtant le spectateur habite de bout en bout ce film : il débarque à Ureparapara, dans les Nouvelles-Hébrides, avec l'équipe germano-britannique venue étudier les mœurs autochtones. Il s'y promène, aussi passionné par la micro-société des ethnologues que par celle des insulaires mélanésiens.

Dans le cadre des Rencontres Ethno & Ciné 


Nous / Les saisons / Notre siècle (Atavazd Pelechian) Cinéma


Cinéma

Cinéma expérimental, lumière, pochoirs et Charles Bronson


Une sélection de films expérimentaux
- BBA d’Étienne Caire (16 mm, n&b, silencieux; 4’49)
- Musical Poster de Len Lye (1940 / 16 mm / coul / sonore / 4 ')
- Caprice en couleurs d’Evelyn Lambart et Norman Mac Laren (1949, vidéo,coul, sonore, 9’)
- Arnulf Rainer de Peter Kubelka (1958-60, 16 mm, n&b,sonore, 6’ 30)
- Razor Blades double écran de Paul Sharits (1965-68, 16 mm, coul-n&b, sonore, 25’)
- Temps Travail de Johan Van der Keuken (2000, vidéo, coul, sonore, 11’)
- The Politics of Perception de Kirk Tougas (1973, 16 mm, coul, sonore, 33’)

Carte blanche à Nadia Mokaddem


Cinéma documentaire
Nous avons rencontré Nadia Mokaddem, l’année dernière à l’école de réalisation documentaire de Lussas. Il y avait dans son film de fin d’études, “Sur la langue de ma mère” quelque chose de détonnant et de maladroit qui nous a touché : cet art de rater son film mais de retomber sur ses pattes… cette justesse à se mettre en danger et à parler l’air de rien de choses profondes : l’immigration, la transmission, la préparation d’un coucous entre femmes, les histoires d’amour… Tout ça nous a donné l’envie de la rencontrer. Ainsi nous lui avons proposer de construire autour de son film, une soirée de cinéma, une carte blanche… Nadia sera, bien entendu, présente au 102, pour discuter à l'issue des projections, du geste documentaire, des difficultés à oser dire, à oser montrer...

“Pour 2009, je vous souhaite à tous & toutes que quelqu’un vous offre une carte blanche… Au début c’était trop. Trop de liberté d’un coup vous asphyxie ; ai-je la culture cinématographique suffisante ? Pourquoi moi ? Comment bien choisir ? Et je me suis rendue compte de cette constante du doute à être légitime quand on est femme et combien l’autocensure est devenue la meilleure alliée d’un système qui ronge nos aspirations à vivre libres. À l’heure où je vous parle d’ailleurs, je me bats encore pour qu’une des réalisatrices débutantes comme moi ne s’autocensure pas et accepte de montrer un petit film que je trouve beau. J’aimerais aussi qu’on revoit un vieux cinétract d’Agnès Varda sur les femmes. Et j’aimerais surtout beaucoup qu’on discute ensemble après tout cela, du geste documentaire et de cette difficulté à oser dire, oser montrer en toute maladresse. On m’avait demandé quatre lignes, je ne sais pas faire : que Gute Nacht se débrouille avec mes excès… Après tout n’ai-je pas carte blanche ?” Nadia Mokaddem

- Sur la langue de ma mère ! de Nadia Mokaddem (France, 2008, dvcam, 20’)
- Inch’allah glick de Nadia Mokaddem (France, 2007, dvcam, 19’)
- Réponses de femmes d’Agnès Varda (France, 1977, 16 mm sur dvd, 8’)
+ documentaires sonores et autres surprises


Je vous aimais… Trois romances [Ya vas lyubil]



Trilogie documentaire de Victor Kossakovsky (Russie, 1998/2000, DVD, 102’) Y a-t-il un âge pour aimer ? Qu’est ce que l’amour ? L’amour est il soluble dans le couple ? Victor Kossakovsky ne répond absolument pas à ces questions. Il construit avec tendresse une trilogie sur l’amour et le couple aux trois âges de la vie... un pur morceau de romantisme à la fois effrayant et touchant comme une comédie hollywoodienne au pays de Pouchkine.

Pavel et Lyalya - Romance de Jérusalem (1998, sépia, 35 mm projeté en dvd, 30’) Pavel Kogan et Ludmilla Stanoukinas comptaient parmi les maîtres de Victor Kossakovsky au Studio de films documentaires de Leningrad au début des années 1980. En 1993, ce couple de juifs russes a émigré en Israël. Le vieil homme est très malade et a besoin en permanence des soins de sa chère Lyalya qui fait front 24 heures sur 24, malgré sa fatigue. Elle l’accompagne dans l’épreuve de cette lente agonie avec une énergie vitale qui traverse le film et l’éclaire d’une splendide lumière.

Sergueï et Natacha – Romance provinciale (2000, couleur, 16 mm en DVD, 20’) Ils ont à peine 20 ans et veulent se marier. Ils ne sont pas encore tout à fait adultes ni autonomes. Les familles prennent tout en mains, mais la célébration des noces reste un grand moment : le repas, les toasts, les cadeaux, le bal… Cette romance provinciale de Victor Kossakovsky évoque moins l’accomplis- sement d’un désir amoureux qu’elle ne brosse le portrait d’une société qui pèse de tout le poids de ses conventions sur la jeune génération.

Sacha et Katia - Jardin d’enfants (2000, couleur, dvcam projeté en dvd, 52’) Ils sont ensembles au jardin d’enfants, mais Sacha va passer à la “grande école”. Katia l’aime à la folie, mais Sacha aime aussi Arina. Katia est triste et jalouse, c’est son premier chagrin d’amour. 

D’un temps à l'autre, un certain cinéma Russe


CinémaDes films de S. Loznitsa, S. Dvortsevoy, V. Kossakovski et S. Kabakov à voir en pellicules et/ou en vidéo…
Après avoir projeté “Artel” et “Paysages” de S. Loznitsa il y a deux ans et “Le jour du pain” de S. Dvortsevoy l’hiver dernier, nous avons eu envie de nous arrêter plus longuement sur ces auteurs russes comptemporains dont les films nous surprennent depuis dix ans…
Quatre auteurs qui loin de nous dresser un portrait de la Russie d’aujourd’hui, nous invitent plutôt à une dérive sensorielle dans ce pays immense… à rencontrer non pas “le Russe” mais des situations humaines universelles…


Martha Colburn / Metalking et… un film surprise (États-Unis / France)


Cinéma, concertEt encore une soirée incontournable au 102 !!!
Des films d’animation de Martha Colburn “Evil of dracula” / “There’s a pervert in our pool” / “Skelehellavision” / “What’s on”… Collages et détournements hystériques et colorés, sur fond de rock’n’roll débridé (Half-Japanese, X-ray Eyes…) et tant d’autres surprises…

Et, pour parfaire le tout, une invitation-copinage : Metalking, un duo ciné-sonique ayant des hallucinations de bruit d'énergie élevée. Une performance de 
Metalking est une affaire concentrée et intense : équipé des bases les plus nues (basse et d'un couple des ordures de l'électronique) Bronson improvise le japanoise rapide et fort. Les méthodes de travail de Riojim sont aussi crûment pertinentes : il applique le traitement grave au projecteur, le jeu autour avec le film et le bruit-sur-film optique fait maison
“Nous ne faisons pas de musique pour film, nous ne faisons pas non plus de film pour une musique… nous explorons la relation entre le bruit et l’image comme expérience de collaboration” – ça en jette, non ?! Ou encore : “Des tentatives aussi souvent dirigées vers la subversion des espérances que dans l’affirmation et la joie de la musique-fabrication collective” ???
Et alors ?! … Et alors, [ultra]sonique, avanti !!

Richarles Bronson basse et l'électronique dispositifs / Riojim le projecteur de 16mm

Dans la chambre de Vanda (Portugal)


CinémaDe Pedro Costa (1965, 35mm, vostf, 170’)
Il arrive qu’une œuvre vous marque à un tel point que, sans trop savoir ni comment ni pourquoi, son souvenir finit par hanter quelque recoin de votre mémoire. Cela est le cas quand on découvre “No quarto da Vanda”, un film d’une radicalité devenue trop rare dans le cinéma. Un film sur une réalité dure, trés dure ; celle des Fonthainas, quartier en périphérie de Lisbonne, ravagé par la drogue et la pauvreté. Un quartier que les pelleteuses s’empressent de démolir, comme s’il s’agissait d’une tâche qu’il faut effacer, et où sévit une spéculation immobilière effrontée qui se réapproprie les maisons des plus démunis.
Pedro Costa y est revenu tous les jours, seul, sans équipe de cinéma, filmer Vanda… et si la caméra de Costa se faufile avec pudeur et impudeur dans la vie de Vanda et dans son environnement ce n’est point pour en faire un portrait qui aurait pu être “social”, voire “anthropologique”. Costa réussit un film qui ose dépasser la matérialité des choses et fouiller dans ces interstices de la vie où les tempéraments sont à découvert, les nerfs et le sang à vif, où chaque acte porte à la fatalité de la chair. Un film tout en clairs-obscurs qui signifie le respect le plus extrême pour ce qui se livre à sa caméra. Pas de jugements, de bons sentiments ou voyeurisme derrière ses images, juste cette intimité qui est donnée à voir… et bon-sang ce que Vanda y est belle, elle qui, on le sait, se veut mourante.

Les chevaux de feu (URSS)


CinémaDe Sergueï Paradjanov (1965, 35mm couleur, 95’)
Voici le film qui révéla au monde Serguei Paradjanov. L’histoire de Marika et Ivan, sorte de Roméo et Juliette des Carpathes. Amour impossible sur fond de haine extra-familiale. Paradjanov filme la malédiction des hommes. Une vision pessimiste qui lui valut bien des démêlés avec les politiques au pouvoir. Imprégné des légendes ukrainiennes, c’est la rencontre improbable de l’ethnologie et de la poésie. C’est surtout un lyrisme débridé, un film qui cherche à chaque nouvelle projection à se libérer du carcan de la narration, comme un papillon en train de s’extirper de sa chrysalide.
Dans le cadre des “Cinéphilies 2008” (du 21 au 28 octobre 2008), Gute Nacht et le102 offrent une carte blanche aux Cinéphiles Anonymes. Plus d’informations www.cinephano.fr


 

Documentaire sur Grand Écran fête ses 15 ans


Cinq jours de cinémaDepuis 15 ans, l’association Documentaire sur Grand Écran milite et travaille à faire vivre sur les écrans de cinéma, des films documentaires trop rarement vus. Alors pour fêter leur anniversaire, nous nous sommes associés et avons choisi six films, six chefs-d’œuvre, de leur catalogue et vous invitons à les découvrir tout au long de cette semaine entre le 102 et le Méliès.

Cinéma chez l’habitant


C’est une nouvelle expérience que nous tentons : sortir de la salle du 102 pour rentrer dans l’intimité de vos appartements. L’idée est simple : on se propose de venir chez vous avec un vidéoprojecteur, un écran et le film que vous aurez choisi parmi une liste de 7 films-documentaires que nous vous proposons. De votre côté, vous invitez au moins dix ou quinze personnes (selon la taille de chez vous). Chacun amène à boire et à manger, on regarde le film ensemble et on en discute. En plus, c’est gratuit.

Où sont nos amoureuses ? (France)


Projection
De Claudie & Robin Hunziger (2007, DVD, 53’)
En 1929, deux jeunes filles, Emma et Thérèse, nouent une amitié exigeante et entière. Tout à leur désir d’indépendance, elles sortent des chemins balisés de leur époque, jusqu’à partager une amitié amoureuse dont on ne connaîtra vraiment ni les contours, ni les interdits. Mais Emma se défend de succomber à l’amour, “cette maladie de l’imagination” et dispense à son amie ses rêves de plénitude et d’expérimentation…

Basé sur des documents d’archives, ce documentaire magnifique retrace le destin de deux femmes qui ont existé dans les années 30. Elles étaient étudiantes, voulaient être professeurs et s’émanciper. L’une et l’autre, l’une avec l’autre, dans une complicité aimante et clandestine. Un film d’amour… politique !


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